Le 20 octobre 2018, près de 20 ans après avoir
ouvert ce site dans le but de la retrouver, j'ai enfin établi le
contact avec celle que j'appelais "Donna La Folle", cette petite
fille Française qui sur le disque TANX, enregistré à Hérouville,
introduit la chanson "Mad Donna" par "Donna La Folle par T.Rex". Q : Bonjour Marianne ! Il se dit que la fille de Michel Delorme est celle qui dit « Donna La Folle par T.Rex » sur l’album TANX… est-ce vous ? R : Bonjour Pierre, Absolument ! Grand moment dans ma vie… Q : Wow… allez, on peut se tutoyer ? Tu connais la petite fille sur la photo, avec un tambourin, derrière Mickey Finn ? R : Bien sûr ! c’est moi ! avec mon T-shirt fétiche, rouge et blanc. Q : Parles moi de ton père, Michel Delorme ? R : Mon père est né à Paris le 4 janvier 1934 c'est un vrai Parisien de la butte Montmartre. Il était passionné de Jazz depuis ses 15 ans… A la base il était prof d’Anglais… ma mère aussi était enseignante…Simultanément, il était aussi journaliste freelance et critique de Jazz. Il a commencé en écrivant pour Jazz Hot et Jazz magazine… Plus tard Il fera des piges pour Nice Matin, des compte rendus de concerts, des critiques d'albums, il était présent dans tous les festivals de Jazz… Il faisait aussi des 4èmes de couverture sur les albums. Sur la fin de sa vie il écrivait pour le Jazzographe Après ce premier métier, il a travaillé chez Pathé Marconi, puis United Artists, Puis CBS, dont il est devenu très rapidement Directeur Artistique à l’International.
Michel DELORME Son boulot c’était de savoir qui, en Angleterre et aux USA pouvait marcher en France… par exemple « Chicago », « Carlos Santana ». Il a beaucoup contribué à introduire la musique Anglo Saxone en France. Puis il y a eu le Brésil… Il aimait toutes les musiques, à part l’Opéra… Il aimait la musique classique, pas trop MOZART, mais DEBUSSY, Erik SATIE… Il était passionné de musique et il avait l’oreille parfaite (un don qu’il m’a transmis), mais il n’était pas musicien. Depuis que j’avais 4-5 ans il m’emmenait partout avec lui, dans des concerts de rock… Parmi les grands noms, je crois que j’ai vu quasiment tout le monde. J'étais au concert des Beatles en 1964! (évidemment j'étais un peu petite pour m'en rappeler!). Le meilleur de toute ma vie ça a été Bob MARLEY à TOULON, j’avais 15 ans… Mon père m’a transmis sa passion pour la musique. A 4-5 ans je reconnaissais déjà les Stones à la radio, et d’autres. Il a fait toute sa carrière chez CBS… Il allait beaucoup aux USA, par exemple, il a emmené Yvette HORNER à NASHVILLE ! (lol) Il n’appréciait pas trop la variété française, à part quelques exceptions, il était par exemple très ami avec Claude NOUGARO. Nos artistes préférés, à mon père, et à moi, ce sont les Clash. En 1978/1979 nous avons quitté Paris et nous nous sommes installés à Antibes, pour faire plaisir à ma mère, pied noir, qui voulait vivre dans le Sud. Mon père a alors pris la direction régionale de CBS pour tout le sud de la France. Il faisait la promotion des artistes CBS, nationaux, ou internationaux. C'est à partir de là qu'il a collaboré avec Nice Matin. Puis CBS a été racheté par SONY Music, ils ont très vite voulu se séparer des gros salaires. Il a alors pris sa préretraite, à 57ans et 1/2. Ensuite il ne s’est plus consacré qu’au Jazz. Dans les dernières années de sa vie, il vivait, avec ma mère, en Tunisie, à Nabeul. Il est décédé en juin 2017, à l’hôpital de la Fontonne, ici, à Antibes. J'ai le projet de trier ses archives… Il y a bien 50 cartons d’archives, en sécurité, chez un garde meuble. Il a l’album TANX dédicacé… Il faut absolument que je remette la main dessus ! Q : Comment es tu venue à être présente au Château d’Hérouville R : Quand j’étais gamine, mon père m’emmenait partout avec lui, ainsi que ma mère, et donc il m’a emmené à Hérouville… J’y ait été au moins deux fois : pour TANX donc et aussi pour Elton JOHN, pour Honky Chateau, il me semble. ( Elton John a enregistré 3 albums à Hérouville : Honky hateau, Don’t shoot me, I’m only the piano player, et Goodbye Yellow Brick Road) Michel, mon père, avait établi une très bonne relation amicale et professionnelle avec Marc, nous avions été le voir à Londres, je ne rappelle pas trop… En concert je crois. Nous avions aussi été voir David Essex, lui c’était comme mon tonton, il me signait ses albums « Uncle David »… C’est un peu flou dans mes souvenirs, bien sûr : j’avais 8 ans, presque 9, je suis née le 16 novembre 1963… Je me rappelle juste que pour l'enregistrement de Mad Donna il y avait une super ambiance, tout le monde était gai, c’était très joyeux sans prise de tête ; tout le monde était de bonne humeur ! Je revois très bien la pièce, Marc hyper de bonne humeur, gentil, très souriant, comme un oncle… Il m’a offert une barrette avec une étoile en strass ; je l’ai gardée pendant des années, puis j’ai fini par la perdre. Quand tu regardes la photo que tu m’as montrée, on voit quelque chose qui brille dans mes cheveux, c’est cette barrette ! Il était très androgyne ; mon père m’a toujours dit qu’il adorait les femmes, en même temps chacun fait ce qu’il veut.
Marianne et Mickey Finn, Hérouville 1972 L’ambiance était très détendue… Ca rentrait, ça sortait… quand on en avait assez d’être enfermés on allait se promener dans le parc, il faisait très beau… Aujourd’hui il n’y a pas d’intrus dans les studios, certainement pas d’enfant. Marc était super gentil, pas odieux, pas prétentieux… Moi je ne me rendais pas compte. Je n’avais aucune idée de la notoriété de Marc… j’étais habituée à voir des musiciens, à la maison, à Colombes, il y en avait toute la journée chez nous, surtout le week end et tard le soir. Les voisins n’appréciaient pas trop (rire)... J’étais habituée à voir des stars. On s'est baladé avec les Jackson Five sur les Champs Elysées! Pour moi, Marc c’était un copain de mon père et puis voilà. Mon père et Marc ont discuté ensemble, et puis mon père m’appelle et me dit « viens, on va t’enregistrer, il faut que tu dises Donna La Folle par T.Rex »… je me colle au micro… Il me semble qu'on a fait qu'une prise? Marc a dit « so cute ! » Je n’avais pas idée du pourquoi ou du comment on m’avait fait enregistrer çà… Quand mon père a reçu son pressage de TANX il m’a fait écouter ma voix ! Q : et depuis ce temps, quelle a été ta vie ? R : Donc nous avons déménagé sur Antibes en 78/79. C’est là que j’ai été au Lycée. Après mon bac, je suis allé en vacances, aux Antilles, à Saint Martin. J'y ai rencontré mon 1er mari, un Anglais. J'ai vécu 4 ans à Saint Martin. Nous nous sommes mariés en 1985. Ma lune de miel, lors de mon premier mariage, nous l’avons passée à Rio de Janeiro. J’aime trop ce pays ! Nous marchions dans Rio… nous avons pris le bus… quelqu’un a commencé un rythme avec son doigt sur la vitre… petit à petit c’est tout le bus qui s’est mis à chanter, à taper, à danser, comme un flashmob, trop génial ! Ça fait partie des pays que j’adore, avec la France, bien sûr, pour la beauté de ses paysages ; le Japon, pour sa tradition ancienne, les Iles Grecques, Hawaï – je suis fan de danse Hawaïenne – Tahiti… Nous avons divorcé en 1986. Au retour de Saint Martin, j’ai demandé à mon père de me présenter lors du Midem 1987. Il m’a présentée à un « mogul » (magnat du business): Charles Koppelman. Avec Martin Bandier et Stephen Swid, ils ont fondé SBK Entertainment et racheté les éditions musicales de CBS. Ils m’ont embauchée ; je suis aller travailler à Paris, d’abord pour SBK puis pour EMI publishing, à l’international : je signais des contrats, j’avais la charge de trouver des groupes étrangers ayant du potentiel en France, voire en Europe.
Russel Mael, Marianne, Ron Mael, Michel Delorme, fin des années 90 C’est une période de ma vie… désordonnée (vie de patachon), tous les soirs dehors, tous les soirs concerts, fêtes… Je suis beaucoup sur Paris, Londres… Je m’occupe des artistes de passage, sur les tournages de clips, les shoots photos… Par exemple la session avec Tina Turner et Peter Lindbergh, à Deauville, pour son album Foreign Affair. C’est dingue, il m’a photographiée ! Mon grand moment c’est quand j’ai reçu la démo de Lenny Kravitz ! Comme mon père j’ai du flair pour deviner qui aura du succès, qui n’en aura pas ; au-delà du talent, il en faut, bien sûr, du talent, mais ça ne suffit pas… Certains auront du succès, d’autres pas, en général je ne me trompe pas… Je voulais absolument que SBK le signe en éditions, hors USA et Canada où il était déjà sous contrat… Il me semblait évident qu’il fallait le signer, même s’il demandait énormément d’argent… Ils ont refusé… j’avais le sentiment qu’il ne percerait pas tout de suite, qu’il écrirait pour d’autres – il a écrit pour Madonna et Sean Lennon, j’avais raison – mais que tôt ou tard il serait reconnu…. De rage, de frustration, j’ai donné ma démission ; et je suis partie aux Etats Unis, 1 an à New York, 7 ans à Los Angeles, de 93 à 2000…J’ai monté ma boite de management, qui n’a pas du tout marché… J’avais emmené un duo, français, ça s’est mal passé… En plus j’ai vécu le tremblement de terre de 1994, à Los Angeles… Une horreur ! Après ma boite de management, j’ai bossé pour des boites françaises à Los Angeles, dans le tourisme. En septembre 2000 je suis partie vivre à Bora Bora. J’y ai rencontré le père de ma fille, un Tahitien. Ma fille est née le 3 janvier 2005, en Métropole, avec le décalage, on était le 4... Le jour anniversaire de mon père. En 2007, j’ai eu un souci de santé, je suis rentrée en métropole, ma fille avait 2 ans et ½. J’ai travaillé 8 ans à Sofia Antipolis pour American Express Voyages d’Affaires. Q : tu n’as jamais cherché, sur internet, Donna La Folle, ce moment de ta vie ? R : C’est dans un coin de ma mémoire… de temps en temps j’y pense… C'est un souvenir inoubliable ! |
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