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: Gavin Ross
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800 personnes pour un concert de rock, c'est peu, surtout quand on sait d'une part que depuis les Who en 73 et Gallagher en 74 plus rien, et d'autre part que Toulouse a la réputation " flatteuse " d'être la ville la plus rock de France (c'est pas moi qui le dis, mais je l'ai lu)
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En première partie, un groupe " américain ", le Boogaloo Band. Bon, çà commence à cent à l'heure avec " Honky Tonk Women " chanté par le batteur. Ca balance de façon très chouette et ces 4 types vont nous envoyer du rock dur, ravageur, et les spectateurs ne seront pas les derniers à prendre le train en marche. Vous pensez, outre " Carol " du père Berry, revisité façon Boogaloo, ils finiront par un terrible " I Don't Need No Doctor " que le " clito " n'eût pas renié. Après ce set époustouflant, petit entracte avec crèmes glacées et tout, et enfin celui pour qui tout le monde est venu..
Photo : collection George Rab
Il arrive sur scène tout de jaune vêtu, une splendide guitare au cou. Dès l'entrée sur scène, le frisson du rock parcourt la salle. Ce passage sera étincelant, de rythme, de métier, de simplicité aussi. Sa tenue sur scène n'a rien à envier à Gégène ou Chuck, et de plus il a démontré de façon éclatante qu'il était un excellent guitariste. Tous ses hits y sont passés de," Get It On " à " Telegram Sam " en passant par " Hot Love ". La fin fut époustouflante, et le public le fit savoir. Chaque musicien y allant de son solo, ouais,vraiment chouette ce " Get It On " de haute volée. Voilà pour ce concert de Monsieur Bolan, mais vous l'aviez deviné. Alors que tout le monde a craché sur lui, sachez que ce mec "pourri" qui ne peut pas aligner deux accords sur sa gratte nous a fait prendre un sacré pied.
Pour terminer, je dirai simplement que deux jours plus tard au même endroit était prévu un concert avec les Quo, vous savez les inventeurs du Boogie, que vous aimez bien. Eh bien ces mecs ne sont pas venus, ils ont fait " poireauter " 5 000 types dehors et ils ont fait annoncer que le concert était annulé. Alors bien sûr, bagarre générale avec les flics, car les mecs qui étaient là à attendre depuis 19 heures, venus de tout le Sud-Ouest et ayant déboursé 31 F, étaient passablement énervés.
Alors, qui est le plus pourri, le mec qui joue devant 800 personnes et qui nous fait prendre un pied et qui s'appelle T. Rex, ou bien les Status qui se foutent bien de jouer pour 7 000 fans mais qui empochent une sacrée galette? Méditez, et chaque fois que vous parlerez de Status n'oubliez jamais ce qui s'est passé à Toulouse le 7 février 77. Faites paraitre la lettre, car je pense qu'elle édifiera vos lecteurs sur certaines libertés que prennent certains groupes . Je hais les Quo vive le rock, vive les Stones, ce sont les seuls.
J.-P. Cayre
Toulouse
22 ans plus tard j'ai retrouvé Jean-Pierre Cayre. Celà lui a donné l'occasion de se rappeler avec émotion cette soirée de 77. En fait, les spectateurs n'étaient sûrement pas aussi nombreux. Mais Marc Bolan a donné le meilleur de lui-même ce soir là. Comme en Angleterre ou aux USA aux plus glorieuses heures de la T.Rexmania il a jeté des tambourins à la foule, ce qu'il ne fit pas à Nantes.
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