Pop 2000 - Mensuel - mai 1973 - N° 17
 

   

 

Ce concert olympien commence par une première partie (c'est logique!) «bien de chez nous > qui ne manqua pas d'intérêt (pour ceux qui savent en trouver et ils sont de plus en plus rares!) puisque tout d'abord un nouveau groupe: «4 Z ».

Le vampire décadent TITI PEMA (recherché depuis sa fuite du TAC POUM SYSTEM) et ses accolytes JEAN-JACQUES BERNE (batterie), BERNARD COUTELAN (lead guitare) et JEAN-MARIE SALHANI (basse et ancien « S0LITUDE ») chahutèrent sur la scène pendant vingt bonnes minutes avec leurs propres compositions, en plus d'une adaptation de JOHNNY RIVERS: «Fais la fête" qui ne me semble pas du tout massacrée, bien au contraire!

Mais jouir à froid est impossible (ou du moins déplaisant) et ce, même pour un public chaud, d'où le peu d'enthousiasme de la foule. Les "Quatre Zèbres », morts de trac, s'en tirèrent quand même avec les « honneurs» d'autant plus qu'il
s'agissait de leur premier passage en public.

 

Quand CLAUDE ENGEL grimpe sur scène, la place est toute chaude.

« L'équipe d'Engel » va des quatre choristes au pianiste: MARC BERTHOT, en passant par MICHEL RIPOCHE (ex-ZOO) au violon électrique, CHANTEREAU et MARCEL ENGEL.

CLAUDE est placé sur le devant de la scène alors que ses musiciens jouent en retrait: la musique présente les mêmes caractéristiques. Il n'existe pas vraiment de communion entre ENGEL et « son» groupe, excepté peut-être avec MARCEL, qui soutient énergiquement les solos et le chant de son frère.

Toute la bande est attentive aux réactions du « patron» et ne le quitte pas une seconde des yeux.

Certaines des «envolées» d'Engel sont un peu longues, même quand il fait «Joujou à Woodstock », seul, remontant et redescendant avec dextérité, souplesse, etc., son «manche» et changeant constamment de rythme. Par instant, il se rapproche de la sonorité et du jeu d'HENDRIX, dans la mesure où cela est possible, c'est-à-dire très prêt (mais de loin quand
même), grâce à l'illusion auditive.

Le public parait s'intéresser au groupe de CLAUDE ENGEL, bien que souvent il décroche, certainement : à cause du manque de relations qui existe entre te leader (car Il m'est apparu ainsi) et ses accompagnateurs de talent qui ne peuvent s'exprimer comme ils le devraient.

 

Après l'entracte, la salle s'éteint, des fantômes hantent la scène: l'angoisse est à son comble ... Dans l'ombre, une minette s'écrie! « Voilà T. REX» en montrant de son doigt pointé MARC BOLAN qui se jette sur scène.

Le bonhomme BOLAN, pas plus haut que trois pommes (et demie, avec les talons), se tortille comme un ver dans son «habit de lumière ». Trappu, plutôt costaud, il se démène, traversant la scène, posant un genou à terre au pied du «grand » bassiste (par la taille !) du percussioniste, tel le « matador» devant le taureau. Il se bat avec «ses» sonorités. C'est vraiment le cirque dans toutes ses dimensions.

L'homme monté sur échasses, c'est le bassiste: un spécimen unique qui lutte avec son instrument à 4 cordes qui vous vibre
dans les reins.

Celui caché derrière la batterie, ce doit être un copain, car en tant que « drummer », il est d'une, lourdeur exceptionnelle.

Et le "clou » du spectacle, celui qui fait «baver» toutes les «pucelles en fleurs », le charmant et terrible MARC BOLAN, est loin d'être le plus mauvais.

Il arrive même à surprendre par quelques solos bien placés. Mais le public n'est pas venu pour cela, alors on jette quelques tambourins en pâture au public, on est très sexy (voir le superbe décolleté qu'il arborait et le passage, maintenant traditionnel, de la « guitare-masturbatoire », jambes écartées, face à la foule et avec un tambourin qu'il laisse glisser sur le
« manche » de son instrument ).

Un prodigieux artiste! Du professionnalisme jusqu'au bout des doigts!

Tout comme BLACK SABBATH, leur passé discographique les soutient, bien qu'il y ait un jeu de scène T. REX inexistant chez le SABBAT NOIR.

Je ne m'étalerai pas plus longuement sur ce moyen T. REX: ma vue est lassée du ballet de MARC BOLAN, mes oreilles sont
arrivées à saturation sous le vrombissement des amplificateurs,

T. REX. ne m'a pas déçu, ni surpris: je m'attendais à de la «soupe» et j'en ai eu (bien que Bolan soit quand même un «per-
sonnage» mythologique important).

 

Christian ROBQUIN.

 

 

 

 

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