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Pop Music - Hebdomadaire
- 22 novembre 1972 - N° 124

Page 5 : T.Rex, Led Zeppelin :
grandes tournées britanniques : … T.Rex, qui se produira entres autres au
Sundown d’Edmonton le 22 décembre. A cette occasion, T.Rex sera soutenu par
un piano, un mellotron, et trois choristes.
Page 6 : Telex : Marc Bolan a
déclaré dans le Melody Maker : « je n’ai pas fait un bide aux USA !... »
Page 12 : Si Bowie est l'artiste
type de 1980, Marc Bolan, à coup sur, représente exactement l'Idole-type des
années 70. Marc Bolan ou T. Rex, c'est la même chose. T. Rex, c'est
l'abréviation, dans un ·but commercial, de Tyrannosaurus Rex. Il y a bien
lontemps, à l'époque du « swinqinq London», de l'UFO et du mouvement
britannique underground, se produisait fréquement un duo, composé de Marc
Bolan, un guitariste qui chantait avec une drôle de voix qui tremblait, et
un percussionniste-vocaliste aux très long cheveux, qui semblait sortir
d'une légende balkanique, et répondait au nom de Steve Peregrine-Took. Les
deux hommes, passionnés de musiques orientales, s'attachaient à rendre, par
l'adjonction d'instruments bizarres, un climat des plus étranges. Leur
tenue, sur scène, était elle-même des plus originales. Les deux musiciens
jouaient assis à même le sol, au milieu des fumées d'encens. Leur premier
album, baptisé « My People Were Fair And Had Sky ln Their Hair ... »
rencontra un succès plus qu'honorable, principalement à Londres, où la
formation se produisait
fréquemment. Là aussi, les titres des morceaux témoignent clairement des
préoccupations de Bolan et de son accolyte : « Afghan Whoman », « Knight, «
ChiId Star» ou « Graceful Fat Sheba». Le second LP devait confirmer le
talent des deux hommes. « Prophets, Seers And Sages », c'est le titre de ce
second 33 tours, permit aux deux hommes de faire connaissance avec
l'Amérique, lors d'une tournée promotionnelle.

Sentant son public se détourner de
lui pour des vedettes plus « publiques», Bolan changea radicalement sa
manière de voir, et entreprit de créer un personnage, qui n'est autre que
lui-même, et qui répondrait à tous les critères voulus d'une pop-star. Il
congédia Steve Peregrine-Took, prit à la place de ce dernier Mickey Finn,
troqua sa guitare acoustique pour une Fender électrique, ses capes sombres
pour des costumes de satin pailleté, accrocha derrière lui une muraille
d'amplificateurs, et partit à la conquête des petites filles. Il y réussit
pleinement, et devint la star du plastique et de la paillette, celui pour
qui on a créé le terme de T.Rexmania, celui qui déclenche des émeutes et bat
tous les records d'entrée et de ventes de 45 tours. Malgré le petit
sentiment de gêne qu'on ne peut manquer de ressentir devant ce spectaculaire
« retournement de veste », il-faut saluer le talent du compositeur, qui a
su, en reprenant d'anciens thèmes de rock, créer de nouvelles chansons et en
faire des tubes. Et l'on ne peut manquer d'admirer avec quel choix judicieux
chaque chanson est baptisée: « Jeepster», « Metal Guru », « Get It On», «
Monolith» ou « Mambo Sun ». Des millions de simples, des millions d'albums,
des milliers de spectateurs à chaque concert, c'est tout de même un bien
beau bilan. Ce qui prouve que Marc Bolan ou T. Rex, comme l'on préfère est
un très grand talent. Un talent au service de l'argent peut-être, mais un
grand talent tout de même. Et c'est bien ce qui compte le plus.
Slade… Au contraire de la musique de
Bowie, qui respire la richesse et la sophistication, à l'opposé de celle de
Bolan, qu'habitent une certaine finesse et un indiscutable sens de la
mélodie, les chansons de Slade sont bruyantes, brutales et d'une belle
pauvreté mélodique.
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