R
& F : Quel effet cela fait-il de voir tous
ces journalistes s'empiler dans l'antichambre
depuis un an lors qu'auparavant ils ne venaient
pas ?
M.B. : Ce n'est pas tout à fait exact. Les gens
ont tendance à croire que nous avons été
parfaitement inconnus jusqu'à «Get It On», ce
qui est faux, pour l'Angleterre du moins. Il ya
longtemps que nous avons un public fidèle et
assez important, depuis les débuts de
Tyrannosaurus Rex à vrai dire.
R & F : Rien
à voir, malgré tout, avec celui d'aujourdhui.
M.B. : Non, bien sûr, mais ce que je veux dire
c'est que T. Rex n'est pas sorti de nulle
part, que nous existions avant.
R & F : Vous
jouiez dans les clubs anglais?
M.B. : Non, nous n'avons jamais, même au tout
début, joué dans les clubs; toujours des
salles de spectacle, grandes le plus souvent.
Et notre tout premier concert, nous l'avons
donné à l'Albert Hall, en première partie de
Donovan, devant six mille personnes.
R & F : Mais
aujourd'hui vous êtes les vedettes…
M.B. : Oui. Et il nous faut de grandes salles
pour mettre tous ces gens; on s'aperçoit
d'ailleurs qu'il n'y en a pas énormément,
particulièrement en Angleterre et sur le
Continent, et que tourner pose de plus en plus
de problémes.
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R
& F : De quel genre ?
M.B. : Oh, vous savez, notre public est très
jeune et … enthousiaste. Il aime s'extérioriser
et il est difficile de toujours éviter les
incidents. Sans doute nous arrêterons-nous
bientôt de nous produire en public, en
Angleterre en tout cas.
R & F : Vous
pouvez vivre normalement ? Vous promener ?
M.B. : Non, absolument pas. Les choses en sont
arrivées ici à un point tel que je ne peux
plus me montrer. Si je vais quelque part, dans
un magasin, il y a toujours une personne qui
me reconnait, puis deux, puis trois et il y a
bientôt tout un attroupement autour de moi.
L'autre jour j'ai voulu, pour la première fois
depuis longtemps, aller faire du shopping et
il a fallu appeler la police pour me dégager.
R & F :
C'est ennuyeux…
M.B. : Je ne
dirais pas que c'est ennuyeux, mais cela pose
certainement un problème dans la mesure où
j'aime bien parler aux gens, dans la rue aussi
bien, et que cela devient totalement
impossible.
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photo : Jean-Pierre Leloir
(double page)
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